Par la rédaction de The Cradle, le 5 mai 2025
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé à l'unanimité, le 5 mai, un nouveau plan militaire prévoyant l'extension des opérations à Gaza, y compris la "conquête" du territoire et la promotion de la "migration volontaire" de sa population, selon plusieurs responsables israéliens et sources politiques.
"Le plan comprendra, entre autres, la conquête de la bande de Gaza et la mainmise sur les territoires, ainsi que le déplacement de la population de Gaza vers le sud pour sa sécurité",
a déclaré un responsable israélien s'exprimant auprès de l'AFP.
Cette décision marque un durcissement significatif de la stratégie de guerre d'Israël et intervient dans un contexte d'aggravation de la crise humanitaire à Gaza, où plus de 52 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes.
Le plan approuvé comprend plusieurs éléments essentiels :
- l'occupation de la bande de Gaza,
- le contrôle militaire de son territoire et
- la réinstallation forcée de centaines de milliers de civils dans le sud de Gaza.
Selon des sources politiques citées par l'AFP, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu continue de promouvoir la réactivation de la proposition du président américain Donald Trump de "migration volontaire" des Gazaouis vers les pays voisins, notamment l'Égypte et la Jordanie.
Cependant, le plan Trump n'est pas nouveau et s'inspire de précédents plans israéliens visant à nettoyer ethniquement Gaza.
Selon des documents divulgués et publiés par le magazine culturel israélien Mekomit en octobre 2023, quelques jours seulement après l'attaque du Hamas contre des colonies et des bases militaires israéliennes le 7 octobre, le ministère israélien du Renseignement considérait déjà le transfert complet des 2,3 millions d'habitants de Gaza vers la péninsule égyptienne du Sinaï comme "scénario privilégié" parmi trois scénarios d'avenir. Le plan prévoyait l'établissement de villes de tentes et de villes permanentes dans le nord du Sinaï et la création d'une zone tampon sécurisée sur le territoire égyptien afin d'empêcher les Palestiniens de revenir près de la frontière israélienne.
Deux responsables israéliens ont déclaré à AP que le plan approuvé lundi sera mis en œuvre progressivement et comprend la poursuite des frappes militaires visant à affaiblir le Hamas et à obtenir la libération des otages israéliens. Le cabinet a également discuté de mesures empêchant le Hamas de distribuer l'aide humanitaire, dont Israël prétend que le groupe tire parti pour renforcer ses capacités militaires.
Le vote a fait suite à l'annonce par le responsable militaire israélien Herzi Halevi de la mobilisation de "dizaines de milliers" de réservistes pour soutenir une campagne d'envergure à Gaza. L'armée contrôle déjà environ 50 % du territoire et mène des frappes intensives depuis la fin du cessez-le-feu de janvier et la reprise des bombardements de la bande de Gaza à la mi-mars.
Bien que le nouveau plan prévoie la distribution d'aide humanitaire, le blocus imposé par Israël depuis le 18 mars a entraîné de graves pénuries de nourriture, de carburant et d'eau potable, provoquant des pillages et des déplacements massifs de population. Plus de 90 % de la population de Gaza a été déplacée, souvent à plusieurs reprises, et de vastes zones du territoire sont devenues inhabitables.
Les opposants à ce plan dénoncent un nettoyage ethnique, et l'idée d'une "migration volontaire" a été condamnée par les alliés d'Israël en Europe et dans le monde arabe. Malgré les critiques internationales de plus en plus vives, les responsables israéliens ont confirmé que des pourparlers sont en cours avec plusieurs pays pour faire avancer ce projet controversé et accueillir des Palestiniens.
Israël a occupé Gaza de 1967 jusqu'à son retrait en 2005. Le Hamas a été élu au pouvoir en 2007 et gouverne depuis sous blocus israélien total - terrestre, maritime et aérien.
Traduit par Spirit of Free Speech